Si le rôle dévolu à l’histoire est de dire le vrai, qu’en est-il lorsque le véhicule de cette histoire est un récit factuel à la première personne ou un support fictionnel ? Telle semble être la question principale sous laquelle peuvent se ranger les trente-neuf études qui viennent ainsi rendre hommage à Jean Garapon, spécialiste de Mademoiselle de Montpensier et des mémorialistes. Par-delà la diversité des genres étudiés – mémoires, lettres, récits viatiques, essais, traductions, théâtre, roman, nouvelle et poésie – se dessine l’idée d’une porosité des frontières, riche de sens, entre la fiction et l’histoire. La littérarité se met au service d’un discours de vérité, pour lui donner toute son efficacité. Le flou générique qui en résulte dit bien les difficultés d’un moi en quête d’identité et la difficulté des êtres réels ou de fiction à s’insérer dans l’histoire. Qu’il soit prisonnier des événements ou au contraire libéré des contraintes historiques, qu’il cherche l’altérité pour mieux se dire et s’élever vers une image idéale, le sujet tente d’exister et la question se pose de façon encore plus cruciale pour les femmes, largement représentées dans cet ouvrage. On les voit, épouses et mères, reines et princesses, cherchant, dans la vérité de l’écriture factuelle ou dans l’action fictionnelle, un peu du pouvoir que l’histoire leur a ôté.
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