Roman réaliste aux codes restés proches du néo-polar pour l’un, néo-épopée en vers pour l’autre, Mbëkë mi, d’Abasse Ndione (2008), et La Quête infinie de l’autre rive, de Sylvie Kandé (2011), procèdent d’esthétiques très différentes tout en sollicitant un matériau narratif commun : l’aventure en pirogues – irrégulière pour les voyageurs les plus récents – en quête d’ailleurs. La réflexion, entamée à partir de la question de « l’arrachement » du départ, conduit à penser les formes littéraires en tant qu’elles jouent un rôle non pas seulement dans la représentation du phénomène migratoire, mais aussi dans la construction du sens social que celui-ci prend en Afrique et ailleurs. Choisir l’épique, c’est « célébrer les vaincus » et leur courage, faire une geste victorieuse de leur disparition dans les flots. En inscrivant le présent dans le passé, les écrivains reconstituent des liens souvent effacés par les médias occidentaux. L’histoire s’impose diversement dans les textes, de sorte à recomposer celle des oubliés de la grande Histoire.
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Abdourahmane Seck, Cécile Canut et Mouhamed Abdallah Ly
Nbre ou N° pages :
p. 15-33
Editeur :
Riveneuve éditions
Année :
2015
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Figures et discours de migrants en Afrique. Mémoires de routes et de corps
Type de production :
Chapitre d'ouvrage
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2360132911