Reconnaître ce qui prolifère encore grâce au Feral Atlas : une question de vie et de mort
Pour caractériser l’âge de l’anthropocène, le Feral Atlas adopte le point de vue des « plus-qu’humains », à savoir d’entités proliférantes qui débordent du programme des infrastructures issues de la modernité. Cette perspective invite à déplacer nos conceptions de la nature, à décoloniser nos techniques de connaissance et à réévaluer le pays que nous croyons habiter. Perturbant le regard naturaliste, qui suppose un sujet regardant et un objet regardé, par une poétique de la prolifération, une logique de la narration et une esthétique de la surprise, le site internet édité par Anna Tsing actualise le genre de l’atlas. Il n’est plus seulement une vue d’ensemble donnant à penser et sentir le système du monde connu et à connaître. Mais il devient une occasion d’entrainement collectif à représenter les territoires tels que nous les vivons, dans leurs dislocations multiples et avec leurs frontières à défendre. Car pour les Modernes la question n’est rien moins que vitale : il s’agit de réapprendre à s’allier et à proliférer, mais pas avec n’importe qui, pas à tout prix.
URL : http://journals.openedition.org/lcc/5915 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lcc.5915