Forme par excellence de l’activité créatrice, la fabrique de mondes imaginaires déborde les limites des genres : utopies, dystopies, romans, contes, nouvelles, épopées, pamphlets, prose d’idées, discours scientifiques, cartes, journaux mondains, satires, récits de voyages, poésie, théâtre n’échappent pas à ces fictions d’espaces qui imprègnent la littérature depuis l’Antiquité. Marquée par l’élargissement de l’atlas à la faveur des navigations intercontinentales et une plus grande circulation des œuvres antérieures, la période retenue, allant de la fin du Moyen Âge jusqu’aux Lumières, constitue une ère particulièrement faste pour l’exploration des géographies imaginaires. Les différentes enquêtes réunies s’interrogent sur la spécificité du lieu fictif ou mythique, scrutant non seulement ses rapports avec le monde réel mais aussi ses filiations littéraires, ses variables, ses constantes comme sa portée symbolique ou allégorique. Ce voyage dans l’espace se double d’une investigation textuelle visant à traquer les ruses des concepteurs de mondes, véritables démiurges, pour engager le lecteur vers des sentiers inconnus situés dans les limbes de la carte.
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