Le présent volume correspond à une analyse critique assez exhaustive de la nature des «lieux» publics et privés du roman d’Ancien Régime, dans différents contextes d’écriture et de lecture ressortissant aux modalités plurielles de construction et de signification du topos romanesque. Suivant de près le débat qui s’impose autour de l’ontologie de la dialectique du « public » et du « privé » (en Histoire, en Sociologie, en Littérature), l’ensemble des études qui composent cet ouvrage s’attache à montrer les effets de dédoublement de ces deux notions lorsque celles-ci sont l’objet de «représentation» dans et par l’écriture romanesque («Lieux privés/intimes du romanesque» ; «Lieux publics/historiques du romanesque»), pour finalement insister sur l’espace interstitiel (« Entre-les-lieux»), entre public et privé, là où l’écriture romanesque se replie sur elle-même et donne à voir le travail de sa fabrication esthétique et éthique. Le vaste corpus analysé – du Roman de Tristan au Marquis de Sade – prouve que le partage entre espace public et sphère privée se fait et à l’intérieur d’un système des genres et au seuil des enjeux politiques du romanesque. Le locus ambivalent des frontières des deux notions/représentations correspond, à la limite, à l’espace de l’auto-contemplation fictionnelle qui révèle et dissimule à la fois (la scène pour voir, la cloison, la chambre secrète), c’est-à-dire l’espace de la poétique historique du roman français et du roman européen d’ « Ancien Régime ».