Celui qui au temps des Lumières suggère de se mettre à l’écart du monde est perçu, notamment par les philosophes, comme un marginal, un extravagant, un irrationnel. Grande époque de la sociabilité et de la critique religieuse, le 18e siècle, qui hérite de la rigueur spirituelle ayant imprégné la pensée classique, ne rompt pas avec le mouvement de la retraite, malgré les tensions qui en agitent la perception.
Pendant que les apologistes chrétiens, dont la production livresque est intense et le lectorat important, continuent de conseiller la retraite, les philosophes des Lumières luttent en effet et jusque dans le roman contre l’enfermement au couvent, mais mettent en scène d’autres manières de se retirer du monde, au moins partiellement, et ne craignent pas de faire l’éloge de la solitude, que ce soit dans leur vie réelle ou dans la fiction.
Dirigé par Hélène Cussac et Odile Richard-Pauchet, préfacé par Bernard Beugnot, ce numéro de Dix-Huitième Siècle observe par conséquent l’héritage de l’idée de retraite léguée depuis les premiers anachorètes et devenue à la fois un topos littéraire et un habitus culturel et sociétal. Il cherche à en affiner les prolongements, les mises en cause et les innovations pour mieux faire entendre ce qui est au fondement de nos refuges contemporains : maisons de campagne, chalets, cabanes dans les arbres, yourtes, roulottes ou encore tiny houses !
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Hélène Cussac et Odile Richard-Pauchet
Editeur :
La Découverte
Année :
2016
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Dix Huitième Siècle, n°48, Se retirer du monde
Type de production :
Article dans une revue
n° ISBN (ou ISSN) :
ISSN 0070-6760