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Date de l'événement :
Lieu :
Pôle multimédia salle colloque 2 au 29 avenue R. Schuman à Aix en Provence

Claire Dutrait  soutiendra sa thèse de doctorat en  pratique et théorie de la création littéraire le lundi 8 septembre  à 14 h 00.

La soutenance est publique.

Titre des travaux :

D'écorces et de plomb. A la recherche de récits qui embarquent en zone critique.

Membres du jury :

Catherine Mazauric, Aix Marseille Université, directrice de thèse

Felwine Sarr, Duke université, Durham Etats-Unis, co-directeur de thèse

Cécile Van Den Avenne, EHESS Marseille, rapporteur

Xavier Garnier, Sorbonne Nouvelle, Moisenay, rapporteur

Kantuta Quiros, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, examinateur

Marielle Macé, CNRS-CRAL, Paris, examinateur

Résumé :

Cette thèse de recherche-création est une enquête sur les rôles et les responsabilités des récits dans la crise écologique entendue comme « zone critique ». Cette notion plurielle et dynamique, en faisant ressentir la crise de la représentation dans ses termes, permet de d’appréhender le processus par lequel nos récits peuvent générer ou détruire des mondes. Ma démarche a consisté à mettre la pratique et la théorie du récit littéraire à l’épreuve de la zone critique, et plus particulièrement, d’un terrain– africain, complexe et impliquant – typique de la zone critique. Celui-ci se situe au Sénégal sur le front d’urbanisation et d’industrialisation de Dakar, au moment où s’y déploie un projet de recherche participatif, lequel vise à mesurer les pollutions de l’air à l’aide de capteurs sous formes d’écorces d’arbres.
Tout en recherchant comment des récits peuvent embarquer en zone critique, cet essai propose lui-même un parcours qui cherche à y embarquer. Errant d’abord dans le « temps du mythe » que postulent les humanités écologiques avec Gaïa, puis en zonant dans la zone concernée par les entités métamorphiques que sont les pollutions, en intriquant ensuite les récits potentiels inscrits dans le design du capteur-écorces, en suivant enfin les écorces dans les multiples plis et replis des savoirs qu’elles font circuler, le récit de cette thèse porte son attention sur les intensités qui font trembler nos représentations héritées pour en faire ressentir les injustices environnementales tout autant qu’épistémiques. À partir de ces intensités cependant, peuvent se former des récits qui transforment la zone critique en mondes possibles. Qu’elles soient terrestres, scientifiques, artistiques ou politiques, ces intensités fonctionnent comme des fictions, car elles nous obligent à étendre leur signification pour faire monde.
Ma recherche étend ainsi la définition de la fiction pour en reconnaître les effets intenses à différentes échelles de la vie terrestre. L’articulation entre art de faire circuler cette "fiction lovée" dans les récits des choses terrestre et arts de l’attention apparait en tout cas comme générative de mondes possibles au cœur de la crise écologique. Cette manière de conduire les récits dans la zone critique renouvelle ainsi le rôle de la fiction artistique au sein des humanités écologiques, que ce soit dans les relations arts-sciences, dans la responsabilité qui nous incombe lorsqu’il s’agit de faire monde depuis les Suds, ou encore dans nos moyens d'instaurer des collectifs vers un récit terrestre situé.

Type d'événement :
Soutenance

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