Aimeric de Peguilhan et Albertet de Sisteron : sur la négativité comme lieu du trobar

Les noms d'Aimeric de Peguilhan et d'Albertet de Sisteron sont souvent évoqués ensemble avec la référence à l'une des compositions les plus célèbres du Grand Chant : La tenson du néant qui fut probablement composée après 1218 à Ferrare , lieu de rencontre des deux troubadours. Nonobstant ce que les vidas disent de la moindre valeur du chant d'Aimeric de Peguilhan et du choix des mots des cansos d'Albertet de Sisteron, la tenso de non re qui fait l'objet de cette contribution est une composition extrêmement raffinée. Il est important en effet de relever le ton souvent ironique et moqueur, assumant un sens opposé à celui qu'il faut entendre, dans lequel les vidas étaient composées.