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Auteurs / Autrices :
Directeur(s) / Directrice(s) de l'ouvrage :
Maxence Bras, Laurent Cantonnet, Isabelle Labiche, Marie-Pascale Regnard
Nbre ou N° pages :
p. 43-56
Editeur :
VALFOR Association pour la formation et la recherche du centre hospitalier Valvert
Année :
2021
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Les voix du silence : Et si le silence faisait du bruit
Type de production :
Article dans les actes d'un colloque
n° ISBN (ou ISSN) :
978-2-9566702-1-6
VS

« Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images. » Jean Cocteau    Langage universel, l’image apparaît bien avant l’écriture. Elle peut prendre des formes très variées : une représentation concrète, spatiale, mentale, une reproduction du monde, une intériorisation ou encore une fantaisie, une chimère, une fiction. Elle peut être consciente, inconsciente, perçue, onirique, langagière, picturale. Lecture instantanée, condensation de l’air du temps, elle est présence immédiate au monde, dans l’actualité, la mode, la presse, la publicité. Qu’elle soit symbole d’une réalité invisible ou représentation matérielle ou abstraite, on a rarement affaire à l’image seule ; elle est généralement intriquée à la temporalité, la mémoire, l’affect,… Désintriquée, l’image alors nue ne peut-elle être dite folle ou dangereuse ? C’est l’image interdite dans certaines religions, l’image obsédante, refoulée ou hallucinée de la clinique psychiatrique. En contrepoint du trop-plein d’images qui prolifèrent sur nos tablettes et autres smartphones, nous pourrions faire valoir la place d’une image manquante, d’un vide central, point de départ de la création. Que peuvent nous apprendre les scientifiques, les artistes, les philosophes, les historiens, les photographes sur la construction et la fabrique d’images ? Du côté de la déconstruction des images viennent prendre place leur lecture, leur déchiffrage, qui permettent notamment une utilisation thérapeutique. Imago, narcissisme, fantasmes ne sont-ils pas des reflets à travers lesquels l’homme se reconnait ? L’image ne découle pas directement de la perception mais est une reconstruction active de la part des sujets. L’image reproduit le monde tout en le trahissant. Cette double vocation entre la recherche d’une reproduction fidèle et l’écart de l’imaginaire constitue son essence même. C’est cette richesse ambiguë que nous nous proposons d’étudier depuis le mythe de la caverne de Platon jusqu’à nos modernes écrans.