L’article commence avec l’évocation de la séance de la Société française de Philosophie du 25 janvier 1955 où Jacques Lacan réagit à la conférence de Favez-Boutonier portant sur les rapports entre philosophie et psychanalyse pour réinstaller Freud à l’intérieur de l’histoire de la philosophie. L’histoire de la discipline psychanalytique montrera par la suite que cette inscription philosophique produit d’emblée des effets de débordement. Le 26 avril de la même année, Lacan prononce une conférence sur La Lettre volée d’Edgar Allan Poe. Restant fidèle à l’enseignement de Freud sur le rapport que la psychanalyse devrait entretenir avec la littérature, Lacan inaugure, avec la lecture-commentaire de la nouvelle de Poe, une série de discours et de textes qui constituent le pendant de « Philosophie et Psychanalyse » et fondent les bases du domaine d’études que nous appelons aujourd’hui « Littérature et Psychanalyse ». À partir de la fin des années 1960, les représentants de la French Theory s’emparent du domaine. Jacques Derrida, Gilles Deleuze et Félix Guattari pratiquent et théorisent la juxtaposition entre littérature et psychanalyse. Celle-ci advient à l’intérieur du texte philosophique et relève d’une écriture philosophique, mais il s’agit bien en fait d’un champ des études de théorie et critique de la littérature, de philosophie de la littérature et encore d’esthétique.
Nbre ou N° pages :
p. 28-36
Année :
2021
Revue, Collection, Ouvrage collectif :
Histoire de la recherche contemporaine, vol. 10 n°1, La/les théorie(s) littéraires
Type de production :
Article dans une revue
n° ISBN (ou ISSN) :
9782271141996.