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Centre Universitaire d’Études et de Recherche Médiévales d’Aix

Mise à jour octobre 2015

Les origines du CUER MA remontent à 1975, ce qui fait de lui l’un des plus anciens groupes de recherche de l’Université d’Aix-Marseille et de médiévistique en France.

Le CUER MA a pour vocation la recherche en langue et en littérature française du Moyen Âge, sa valorisation et sa diffusion. Il est, depuis 2008, l’un des quatre groupes constitutifs du CIELAM. Sa responsable est Valérie Naudet. Grâce à la diversité des profils de ses chercheurs, le CUER MA couvre un vaste champ de la recherche et envisage le Moyen Âge littéraire le plus largement possible.

En effet, les chercheurs et chercheurs associés du CUER MA situent leurs travaux du côté de la philologie comme de la littérature, en langue d’oïl aussi bien qu’en langue d’oc et envisagent les genres principaux – chanson de geste, roman, poésie lyrique d’oc et d’oïl, théâtre, poésie scientifique, encyclopédie…, les textes étant saisis aussi bien dans une perspective poétique que diachronique.

Tous les siècles du Moyen Âge français sont ainsi étudiés, depuis les tout premiers textes en langue vernaculaire jusqu’à la Renaissance. La réception du Moyen Âge aux époques ultérieures et les traces qu’il a laissées dans la culture, la pensée et les arts depuis les Âges Classiques jusqu’à l’extrême contemporain, constitue d’ailleurs un nouvel axe de recherche de notre groupe. C’est donc un Moyen Âge long que celui du CUER MA.

Enfin, l’une des spécialités du CUER MA est la prise en compte du texte dans son approche codicologique pour son étude et son édition. Le texte est donc saisi non seulement en tant que tel, mais aussi dans son rapport au codex qui le conserve, ce qui implique une réflexion sur l’objet-livre, aussi bien dans sa matérialité (assemblage, date de fabrication, identification des éléments constituants), son histoire et sa transmission, que dans la compréhension des rapports du texte à l’image, à l’illustration et à l’ornementation.

Éditions et publications

Senefiance

La collection compte 62 numéros, dont 45 sont numérisés et accessibles sur Open Edition. Quatre numéros sont à paraître. La revue est la vitrine des colloques du CUER MA dont elle édite les actes. Elle s’est également ouverte à la publication d’autres types d’ouvrages sur le Moyen Âge (thèses, éditions de texte, monographies...), réaffirmant ainsi sa vocation de diffusion et de valorisation de la recherche en médiévistique.

Les derniers numéros parus sont :

Autres publications

Sébastien Douchet

  • Perspectives médiévales 34, « Les textes médiévaux face à l’édition scientifique contemporaine », rédaction en chef et direction, 2012
  • Perspectives médiévales 35, « Tendances actuelles de la critique en médiévistique », rédaction en chef et direction, 2014
  • Perspectives médiévales 36, « Cultiver les lettres médiévales aujourd'hui », rédaction en chef et co-direction avec Sophie Albert et Patricia Victorin, 2015

Michèle Gally

Colloques et autres manifestations

Parallèlement à ces colloques, le développement de l’axe diffusion du savoir par Élodie Burle-Errecade et Valérie Gontéro-Lauze a conduit le CUER MA à forger des outils nouveaux plus adaptés à cette nouvelle dimension de notre recherche : les journées regroupant des enseignants du primaire et du secondaire et des enseignants-chercheurs (celles-ci ont lieu plusieurs fois par an, organisées en collaboration étroite avec le Rectorat, le LA3M et/ou les bibliothèques de la région), les conférences (Carpentras, Aix, Manosque, Aubagne…), les interventions avec la cellule scientifique d’AMU (souk des Sciences, Fête de la Science…), les expositions et les projets PASS.

Projet en cours

COMMEDIA - Les Couleurs des Manuscrits Médiévaux (projet APEX)

Permettant le développement d’un nouvel axe interdisciplinaire au sein de l’Université d’Aix Marseille, le projet repose sur la complémentarité de deux disciplines très distinctes, la littérature médiévale et la chimie : il s'agit d'étudier les pigments contenus dans les peintures des décors  ornant les manuscrits du Moyen Âge afin de préciser leur composition, leur origine et l’évolution de leur utilisation. Cette étude sera réalisée au sein de la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence) qui possède, outre un fonds de codex décorés du XVe siècle, un nuancier hollandais célèbre du XVIe siècle (Ms. 1389, Rés. Ms. 1228).

Aujourd’hui, l’innovation technologique dans le domaine de l’analyse chimique permet de mieux comprendre les modes de dépôt des peintures, le choix et la circulation des produits et les gestes des anciens préparateurs de peinture. Pionnier dans cette science nouvelle, qu’il qualifie d’« art-chimie », Philippe Walter a démontré à quel point associer sciences et histoire de l’art ouvrait des horizons nouveaux quant à la compréhension des œuvres et des artistes. Cependant, malgré cet intérêt croissant pour comprendre la nature des matériaux utilisés dans les œuvres d’art, l’analyse technique des manuscrits enluminés reste un domaine sous-développé. Le projet veut explorer cet espace en mettant en œuvre une démarche interinstitutionnelle et interdisciplinaire. Ainsi, sont associés la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), le Centre Interdisciplinaire d'Etude des littératures d’Aix Marseille (CIELAM) et le Laboratoire des Matériaux Divisés, Interface, Réactivité, Electrochimie (MADIREL) pour une approche globale du manuscrit médiéval.

PALIPACA (Patrimoine littéraire en région PACA. Projet Plateforme)

Le CUER MA est partenaire du projet PALIPACA, dont le groupe 16-18 est porteur dans le cadre de l’axe transversal Patrimoine du CIELAM.

Diffusion du savoir

Les PASS (projets ateliers sup sciences) reposent sur un partenariat entre des chercheurs d’un laboratoire et un établissement scolaire (collège ou lycée principalement). Dans le cadre du CUER MA, des projets de la sorte ont déjà été menés (dans une école maternelle et un collège); leur réussite et leur innovation nous permettent d’en bâtir deux prochains :

- un partenariat avec le lycée de Pertuis s’inscrivant dans le projet « Encyclopédismes » : dans le cadre de l’enseignement de littérature et société en particulier, il s’agira de présenter aux élèves les pratiques et les évolutions de la recherche en langue et littérature françaises à partir des manuscrits dits « scientifiques », de leurs contenus variés, de leurs spécificités temporelles, culturelles et stylistiques, de leur iconographie. Ce sera l’occasion d’observer des livres conservés notamment dans les bibliothèques de la région, de participer à l’élaboration d’une exposition, de se joindre aux réflexions des chercheurs lors de leur rencontre en colloque, par exemple.

- un nouveau partenariat avec le collège REP (réseau d’éducation prioritaire) Jean-Moulin (Marseille). Le projet « En jouant, en apprenant » s’appuie sur la création d’espaces ludiques pour approfondir l’étude d’une période (le Moyen Age) dans son lien à l’écrit. S’inscrivant dans la suite d’une expérimentation de lectures de manuscrits par des élèves en difficulté de déchiffrage, le travail consistera à créer avec les enseignants et les élèves des activités et des supports propices à l’apprentissage. Cela devrait nous conduire à l’élaboration d’un matériel pédagogique adaptable, avec des outils variés reposant sur les objets d’étude des chercheurs (paléographie, codicologie, iconographie, objet littéraire…)

Les deux projets, s’ouvrant à plusieurs disciplines, visent néanmoins en particulier à faire découvrir aux élèves les enjeux des filières de sciences humaines, les méthodes d’investigation et de diffusion qu’elles utilisent, comme leur place dans la collectivité.

Projets en préparation

Encyclopédismes - Images et mondes de la pensée de l’Antiquité à nos jours

Porté par Valérie Naudet et Sébastien Douchet pour le CUER MA et Stéphane Lojkine pour le groupe 16-18, en collaboration avec l’Université de Rennes II, le projet vise à l’organisation de deux colloques et d’une exposition à partir des fonds des bibliothèques de PACA. Il s’agit d’étudier comment nous nous représentons ce que nous savons. Quels sont les mythes, les savoirs (pratiques, magiques, techniques, gnomiques), les cosmogonies, les théories que nous imaginons pour parler de nos connaissances ou pour les représenter visuellement, pour les ordonner, pour les classer, les conserver ou les transmettre ? Le projet, à la fois transséculaire et transdisciplinaire, comprenant des volets pédagogiques articulés étroitement à une recherche de pointe, s’inscrit parfaitement dans les cadres de la recherche du CUER MA.

Gerbert de Montreuil

Dans la continuité de nos colloques consacrés aux auteurs médiévaux, après les colloques Anonymat, Wauchier de Denain et Raoul de Houdenc, nous proposons de consacrer nos prochains travaux à Gerbert de Montreuil, auteur putatif d’au moins quatre textes : le Roman de la Violette, la Quatrième continuation du Conte du Graal, une vie de Saint Eloi, le poème De Groingnet et de Petit. Le projet sera porté par Sébastien Douchet.

La question de la polygraphie et des liens qui unissent ces textes et d’une œuvre d’auteur se pose de façon d’autant plus aiguë que la production de Gerbert est génériquement et tonalement très hétérogène.

La postérité de cette oeuvre, et sa réception médiévale et ultérieure, mérite attention notamment l’Histoire de Gérard de Nevers, mise en prose de la Violette, initiée par Mathieu Marchal, et ses éditions au XVIe et au XVIIIe siècles, son insertion dans la Bibliothèque universelle des romans du comte de Tressan. Doit également être envisagée l’étude des textes jumeaux ou proches par le sujet comme Dou roi Flore et de la biele Jehane, Le Comte de Poitiers, ou une nouvelle du Décaméron de Boccace. La production dramatique autour de cette matière est importante : le Miracle de Oton roy d’Espaigne, la Cymbeline de Shakespeare, l’adaptation en 1810 avec Gérard de Nevers et la belle Euriant, scènes pantomimes, équestres et chevaleresques en trois parties par Cuvelier et Franconi, la traduction allemande par Helmina de Chézy en 1804. Elle donne naissance à des œuvres lyriques avec sa mise en opéra en 1823 à Vienne par Weber sous le titre d'Euryanthe, sa traduction-adaptation en français par Castil-Blaze en 1831, ou encore son adaptation pour l’Opéra-comique en 1828 sous le titre La Violette, avec des paroles de Planard et une musique de Carafa, sans compter la romance de Mérard de Saint-Just, Gérard de Nevers et Euriant sa mie. Cette production post-médiévale est foisonnante et doit attirer l’attention des chercheurs.

LILUM (En lisant, en enluminant)

Porté par Élodie Burle-Errecade en collaboration avec les psychologues de PSYCLÉ, LILUM se consacrera à l’étude des processus cognitifs de saisie des informations dans le cadre de l’apprentissage de la lecture. Une page de manuscrit médiéval, en ce qu’elle est porteuse de texte et d’image et parce que le texte en question n’est pas immédiatement appréhendable et oblige à un déchiffrement lent, s’avèrerait particulièrement propice à l’apprentissage de la lecture.

Séminaires de recherche

Le livre au Moyen Âge, théorie et pratique

Le séminaire initie les étudiants à l’édition de textes médiévaux en s’appuyant sur des codex appartenant aux fonds des bibliothèques voisines. Depuis deux ans, c’est le manuscrit 733 de la BMVR de Marseille qui est au cœur des travaux : il conserve une version longue du Livre de Sidrac ou la Fontaine de toutes sciences, encyclopédie dialoguée de la fin du XIIIe siècle. Le séminaire trouve ainsi sa place dans le projet Encyclopédismes - Images et mondes de la pensée de l’Antiquité à nos jours.

Le moderne à l’aune du médiéval

Ce séminaire porte sur les traces et résurgences diverses des scénarios, figures, mythes et formes médiévales dans les littératures des XXe et XXIe siècles, non sans remonter au XIXe en tant que « inventeur » scientifique et poétique du « médiéval ». En relation avec l’appellation nouvelle d’origine anglo-saxonne de « médiévalisme », les études ne se limitent ni à un genre, ni à un support et s’intéressent aussi bien au cinéma, aux jeux vidéos, à la bande dessinée qu’à la poésie, au roman et au théâtre sous leurs multiples registres  (ainsi l’ensemble dit de la « fantasy » et ses tensions avec le « roman historique » comme avec le « fantastique » et plus généralement les « littératures de l’imaginaire »). Ces approches se réalisent en relation avec d’autres séminaires et colloques plus ou moins rattachés à l’association savante internationale « modernités médiévales » dont Michèle Gally est actuellement la présidente.

Un séminaire annexe en collaboration avec le groupe 19-21 (Michèle Gally et Michel Bertrand) s’est tenu de 2013 à 2015 autour des figures de Jeanne d’Arc et de Gilles de Rais, d’une part, de Merlin, d’autre part dans les textes de théâtre contemporain français et allemands.

Mutations transgénériques de la parole-monstre

Ce séminaire poursuit le travail commencé autour de Gilles de Rais et de la figure de l’autre inquiétant/criminel, en étudiant le Moyen Âge comme « époque monstrueuse » du XIXe au XXIe. (M. Gally, en collaboration avec M. Bertrand et C. Mazauric XXe/Francophonie). Début 2015.

L’Ailleurs (Moyen-âge-XVIIIe siècle)

Le séminaire a abordé, en 2014-2015, les textes de « voyages » médiévaux, les évocations du songe et de l’au-delà (St Brandan ou Dante…), les voyages de découverte des Mongols (Jean de Plan Carpin, Guillaume de Rusbrouck…), les explorations commerciales (Marco Polo). Une vision et surtout une description du monde, ainsi qu’un questionnement sur l’autre, s’y dessinent qui perdurera au cœur des « découvertes » et des débats des XVe et XVIe siècles.

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